Extraits du Chapitre II
Grandeur perdue des Arabes

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Il ne faut pas oublier que l'Arabe a toujours été symbole de grandeur, de fierté. Il était précurseur, créateur et innovateur dans plusieurs domaines très variés et il serait triste et malheureux de le voir stagner et reculer par rapport à l'évolution générale du monde occidental, asiatique et ailleurs.

Il serait fabuleux de croire à cette image de l'Arabe, comme l'a écrit Montgomery Watt :

" Quand on se rend compte de toute l'étendue des domaines que les Arabes embrassèrent dans leurs expérimentations scientifiques, leurs pensées et leurs écrits, on voit que, sans les Arabes, la science et la philosophie européennes ne se seraient pas développées à l'époque comme elles l'ont fait. Les Arabes ne se contentèrent pas de transmettre simplement la pensée grecque. Ils en furent les authentiques continuateurs […] Lorsque vers 1100, les Européens s'intéressèrent à la science et à la philosophie de leurs ennemis sarrasins, ces disciplines avaient atteint leur apogée. Les Européens durent apprendre tout ce qu'on pouvait alors apprendre, avant de pouvoir à leur tour progresser eux-mêmes. "

Or que font les Arabes de nos jours ?
L'homme de la rue continue à rêver de ses glorieux ancêtres et attend peut-être un nouveau miracle divin, sans bouger ni réagir et sans être capable de penser librement …

Jusqu'à quand, l'Arabe va-t-il vivre à la traîne des autres ?
Même sur le plan littéraire, la langue arabe stagne. Elle ne crée plus de nouveaux mots, si ce n'est des expressions d'emprunt pour traduire ou introduire les nouvelles terminologies des inventions et des découvertes étrangères du monde moderne. Du fait qu'aucun pays arabe n'invente plus rien, ne découvre plus grand-chose, la langue arabe est en train de reculer...
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Il faut dire que la grandeur du monde arabe et son apport à la science et la médecine ainsi qu'aux mathématiques s'est révélée surtout deux siècles après la naissance de l'Islam. En effet, c'est entre la fondation de Bagdad en 762 et la fin du XIVe siècle (ce qui correspond au Moyen-âge de l'autre coté de la Méditerranée) que les Arabes se sont distingués dans plusieurs domaines :

    la recherche médicale,
    les mathématiques,
    les sciences naturelles et médicales,
    le mécénat, une pratique arabe médiévale.


1) Les Arabes, pionniers de la recherche médicale

Avicenne, de son vrai nom Abu Ali al-Hussain lbn Abdallah Ibn Sina (980-1037) a marqué d'une empreinte indélébile son temps et particulièrement la science médicale.
C'était un physicien, philosophe, encyclopédiste, mathématicien et astronome. C'est à lui qu'on doit, entre autres, la description de la méningite et de la pleurésie. Son héritage nous laisse, en plus de son encyclopédie "Le Canon d'Avicenne", une centaine de traités de médecine et d'ouvrages de philosophie qui forcent encore l'admiration....

A l'époque où en Europe on pensait que la lèpre et la peste se transmettaient par le regard, les Arabes disposaient d'hôpitaux organisés à Bagdad, au Caire, à Damas et à Samarkand. Ils prônaient déjà les principes d'hygiène (asepsie et isolation des contagieux) et avaient répertorié une abondante pharmacopée, alimentée par le commerce caravanier ou maritime.
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Les docteurs arabes ont apporté à la science logique et méthode. Ils ont inventorié et décrit les symptômes, améliorant ainsi l'art du diagnostic et de la pratique clinique, ce qui leur a permis de mettre en place les règlements de la profession.

2) Sciences naturelles et médicales

Alors que la géologie était encore une science presque inconnue jusqu'au Moyen-âge, Ikhwan al-Safaa (traduisez "Frères de la pureté") auteurs d'une Encyclopédie au Xe siècle, ainsi que Avicenne au XIe siècle, ont proposé des hypothèses concer­nant l'orogenèse, c'est-à-dire la formation des montagnes.
En outre, seuls les Arabes se sont intéressés aux minéraux d'un point de vue scientifique.
En botanique, ils continuaient à étudier les plantes, mais à des fins uniquement pratiques. Même démarche en agronomie où la valeur agricole de certaines régions, notamment en Andalousie, est accrue par des travaux d'irrigation.

3) Les mathématiques

Le plus célèbre en la matière est Ibn Moussa Al-Khawarizmi (783- 850) est un mathématicien, géographe, astrologue et astronome musulman perse dont les écrits, rédigés en langue arabe, ont permis l'introduction de l'algèbre en Europe. Sa vie s'est déroulée en totalité à l'époque de la dynastie Abbasside. Il est à l'origine des mots " algorithme " et " algèbre " (issu d'une méthode et du titre d'un de ses ouvrages) ou encore de l'utilisation des chiffres arabes dont la diffusion dans le Moyen-Orient et en Europe provient d'un autre de ses livres (qui lui-même traite des mathématiques indiennes).
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On peut aussi citer "Les Frères Banou Moussa" (800-873, Irak) qui ont dirigé la traduction des ouvrages scientifiques grecs en langue arabe et ont participé à la fondation de l'école arabe des mathématiques. Ils sont connus aussi pour leurs recherches en mécanique et s'attachent à l'étude de la mesure des figures planes et sphériques. Ils ont apporté leur savoir à la construction des figures coniques ainsi que le problème des parallèles en rapport avec le postulat d'Euclide.

4) Le mécénat, une pratique arabe à la Cour des Princes

Le financement de l'activité scientifique par le pourvoir politique, tel que nous le connaissons actuellement, n'a jamais existé ni durant l'Antiquité ni pendant le Moyen-âge. A cet égard, plusieurs des Khalifes de la période la plus faste et, particulièrement des Abbassides, ont été précurseurs en la matière.
C'est le cas notamment, environ deux siècles après la naissance de l’Islam, de Haroun Al-Rachid (règne de 706 à 809) et plus encore de son fils Al-Maâmoun (de 813 à 833).

Haroun Al-Rachid était l'initiateur de la fondation de "la Maison de la Sagesse". L'apport d’Al-Maâmoun par la suite, a été considérable. D'abord limitée au rôle de bibliothèque califale, elle devient une bibliothèque où l'on conserve et copie les manuscrits, une sorte d'Académie et un centre de traduction et de recherche en philosophie et en sciences exactes.
C'est l'époque où vécurent et travaillèrent Al-Farghani (astronome), Al-Kindi (philosophe et scientifique) et Al-Khawarizmi (mathématicien).
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 Sous la dynastie des Abbassides, Baghdad était sans conteste l'une des plus grandes capitales du monde. C'était le centre privilégié des savants et des chercheurs, un haut lieu de la culture et des arts.

Mais il faut bien préciser que les sciences étaient loin d'être exclusivement le fait d'Arabes proprement dits : certains savants étaient Turcs, Kurdes, Persans, Andalous... Si la majorité de ces savants étaient Arabes, certains, bien que pratiquant la langue arabe, étaient juifs ou chrétiens. Finalement, fait marquant, on peut dire que c'était surtout la langue arabe qui unissait ces savants.Nouveau paragraphe

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