Extraits des Accords de Sykes-Picot  1916 :
 Découpage des pays arabes du Moyen Orient


Les accords de Sykes-Picot sont des accords secrets signés le 16 mai 1916 entre la France, la Grande-Bretagne et la Russie tsariste, prévoyant le partage entre ces puissances de l'espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer Caspienne.
Ces accords sont restés secrets et n'ont pu être révélés qu'après les événements de la révolution d'octobre qui ont renversé le Tsar de Russie et instauré le pouvoir bolchévique. En effet, le nouveau gouverneur de Petrograd a découvert dans les archives du Ministère des Affaires Étrangères une copie du texte du traité Sykes-Picot qu'il a porté, en janvier 1918, à la connaissance du Gouvernement ottoman qui était toujours possesseur des territoires à partager.
Ces accords prévoyaient en 1916 le partage des pays du Moyen Orient, suivant le découpage ci-après :
 
Le Moyen-Orient est découpé en 5 zones :
- Zone 1 : administration directe française, allant de la moitié orientale du sud de l'Asie Mineure en Turquie (Région de la ville de Adana actuelle) jusqu'au Liban actuel.
- Zone 2 : influence française, formant un triangle allant de Alep au nord de la Syrie actuelle, en passant par Damas, au Sud et couvrant le territoire jusqu'à la province de Mossoul, à l'Est.
- Zone 3 : administration directe britannique formant le Koweït et une grande partie de l'Irak actuel.
- Zone 4 : d'influence britannique, comprenant le sud de la Syrie actuelle, la Jordanie et une partie de la Palestine.
- Zone 5 : d'administration internationale comprenant un territoire allant de Haïfa au Nord allant jusqu'à Gaza au Sud, et Jérusalem à l'Est.

Pour parvenir à leur fin et affaiblir les forces ottomanes en place, Français et Anglais comptaient sur le concours de Chérif Hussein, un chef arabe (gardien des lieux saints). On rappelle qu'en mars 1916, Mustapha Kemal (futur premier Président de la République turque) s'est déjà fait remarquer en enregistrant une victoire contre les forces navales des Alliés dans les Dardanelles.
Cherif Hussein Ibn Ali, chef de la famille Hachémite, pensait devenir le maître de la révolution arabe en vue d’unifier sous sa royauté toutes les contrées arabes du Levant jusqu’à l’Arabie.

À partir de mars 1916, Chérif Hussein était stimulé par les promesses qu’il a eues du gouverneur britannique d’Égypte de faire de lui le Chef du Royaume arabe et pour retracer les frontières de ce fameux État arabe. Il ne tardera pas à déclencher les hostilités contre les Turcs à la grande satisfaction des Anglais. A son insu, bien entendu, ces derniers avaient déjà négocié le partage de la région avec leurs principaux alliés, les Français et les Russes.

Ainsi, il fut le pion de l'échiquier autour duquel les combinaisons des accords "Sykes-Picot" ont été orchestrées.
Le 10 juin 1916, sur la foi des promesses britanniques, le Chérif Hussein se proclame roi des Arabes et lève à Médine l'étendard de la révolte contre les Turcs.
Le Prince Fayçal, fils du Chérif Hussein, va même conduire les troupes arabes qui étaient en réalité dirigées par des officiers britanniques et français, comme le général Allenby et le fameux colonel Lawrence d’Arabie.
De ce fait, Il ne fera qu’ouvrir le chemin aux troupes alliées. Les villes arabes, sous domination turque, vont tomber l’une après l’autre non pas vers l’Indépendance mais vers le colonialisme européen : le 9 décembre 1917, le général britannique Robert Allenby entre à Jérusalem sans coup férir. Son armée, venue d'Égypte, comptait trois bataillons juifs. C'en est donc fini de sept siècles de domination musulmane sur la Ville Sainte d’Al- Quods (Jérusalem).
En 1918, ce fut la découverte des accords secrets "Sykes-Picot" par les Bolchéviques...
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Après la reddition de l'Empire ottoman, fin octobre 1918, le Liban et la Syrie sont occupés par les troupes britanniques ; le commandement de la révolte arabe s'installe à Damas et Fayçal y proclame un gouvernement arabe provisoire au nom de son père, le Chérif Hussein.
Il rallie une à une les principales villes de la région qui hissent à leur tour le drapeau arabe et la nouvelle administration prête allégeance à Hussein en tant que roi de tous les Arabes.
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C'est ainsi que le Monde arabe est entré sous la domination européenne avec la naïveté et l’aide involontaire de Chérif Hussein et des nationalistes arabes qui le suivaient.


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