Femme arabe,  femme tunisienne et Islam

Extrait du livre - "L'Arabo-musulman : vérités, doutes et préjugés."
La femme dans le monde arabo-musulman :
elle n’a pas encore sa vraie valeur !


Avant l'arrivée de l'Islam, la naissance d'une fille était considérée comme un malheur.
... D'après la légende largement répandue, un fille bébé  pouvait être trucidée dès sa naissance pour "laver le déshonneur".
    …
Le Dieu du Coran est venu redonner à tout bébé le droit à la vie et le rappeler bien fort à tous, qu'il nous a créés d'un "mâle" et d'une "femelle", pour nous reconnaitre entre nous et pour créer des nations.
Sourate 49-"Al houjourat" (les appartements) verset 13 : "Ô gens ! Nous vous avons créés d'un mâle et d'une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez…".

Qu'en est-il réellement dans la pratique, depuis cette époque dite de l'ignorance à celle marquant la naissance de son Islam, jusqu'à nos jours ?

Les Arabo-musulmans demeurent, largement divisés quant à l'émancipation et la vie active socioprofessionnelle de la femme.
Les plus rigoureux sont ceux qui se dégagent de toute pensée personnelle et rejettent tout jugement intellectuel en se référant aveuglément à Dieu (avec une vision machiste) et aux textes coraniques qui favorisent le "mâle" à la "femelle", sans jamais prendre le courage d'assumer leurs propres pensées humaines.  Ainsi, ils attribuent à Dieu tout ce qui arrange leur hégémonie et leur supériorité machiste pour s'accorder tous les droits sur la femme, au nom de Dieu.

En témoignage, ce passage d'un ex-Président à l'Université islamique de Médine, …qui souligne…, je cite : "il est obligatoire à l'homme de… dépenser pour elle, de la loger, de la vêtir… Ces choses sont importantes et difficiles. La femme ne les supporte pas à cause de la fragilité de sa constitution, de sa physiologie et de la déficience de sa raison et de son âme. Elle lui doit reconnaissance de son autorité, obéissance, quiétude et tranquillité."
Toute la pensée islamique sur la femme est résumée dans ce passage : elle est considérée comme étant déficiente de sa raison et de son âme !

Ils se basent en cela sur des versets sur mesure, tels que :
-Verset 34 de Sourate 4, Al-Nissaâ : "Les hommes ont autorité sur les femmes..."
-Verset 282 de Sourate 2, La vache : "Faites-en témoigner par deux témoins d'entre vos hommes et à défaut… un homme et deux femmes …, de sorte que si l'une d'elles s'égare, l'autre puisse lui rappeler".
Vous imaginez, la femme est supposée faible d'esprit, jusqu'à exiger la présence de deux femmes témoins (pour un seul homme) l'une rappelant l'autre ce que sa "déficience mentale" risque de lui faire oublier…

…Si elle est sans ressource financière et dépendante matériellement de son époux, elle ne peut que lui être éternellement reconnaissante, soumise et obéissante ainsi qu'à des lois et usages instaurés et renforcés par le bon vouloir de ces messieurs depuis des siècles.
Ainsi, cette vision machiste couverte par des justifications de source coranique (supposées parole de Dieu), les pousse à instaurer un monde où les hommes sont, par la volonté de Dieu, supérieurs aux femmes

Bien entendu, on ne peut passer sous silence le texte le plus connu et sur lequel tous les praticiens du Droit musulman en matière d'héritage se basent : "Dieu vous conseille…au mâle deux fois la part de la femelle", Sourate 4 Al-Nissaâ verset 11.

 Rien que pour "Dieu vous conseille", certains, en fonction de leur état d'esprit et du degré de leur fanatisme, vont traduire "Dieu vous recommande" ou encore "Dieu vous ordonne".

De nos jours, cette disposition est l’une des règles les plus contestées et controversées pour imposer l'inégalité (d'après eux, voulue par Dieu) entre Homme et femme. On ne peut continuer, aujourd'hui, à croire que la part de l’homme, en matière de succession, est égale à deux fois celle de la femme.

Dieu l'a-t-il vraiment prescrit ainsi ?

Le Président tunisien, Habib Bourguiba, nous a donné la solution en instaurant, depuis 1957, le CSP (Code du Statut Personnel), un code laïc du droit de la famille, faisant de la Tunisie le premier et le seul pays arabe à ne pas appliquer le Droit musulman.
Dans un monde machiste, de conformistes religieux et de "cerveaux gelés", Bourguiba a toujours tenu à démontrer que ce Code n’était en rien contraire aux préceptes de l’islam. Il donne tout simplement à la femme tunisienne toute son assise et sa valeur sociale et ne fait que s’opposer aux pratiques archaïques et rétrogrades qu’on avait l’habitude d’imputer, à tort, à Dieu et son Islam. 
Avec le CSP, Bourguiba va soustraire des mains des religieux l’organisation et le règlement du droit et des affaires de la famille, pour les confier au législateur.
Désormais, la polygamie est interdite et l'homme ne peut plus répudier sa femme. Le divorce peut être demandé aussi bien par l'homme que par la femme, mais ne se fera que par et devant le juge.
Depuis cette date, il a établi l'égalité juridique de l'homme et de la femme dans la famille, dans la société et devant les urnes. Par ce code de la famille, il donne à la femme une véritable existence juridique au sein de la famille, depuis les fiançailles jusqu'au divorce. Mais on regrette que Bourguiba n'ait pas été plus loin en matière d'héritage et instaurer  l'égalité totale entre hommes et femmes en matière de succession.

Après sa mort en avril 2000 et, à l'entrée de son mausolée, on peut lire : " Ici gît Habib Bourguiba, libérateur de la femme ".

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